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Rénovation d’un lieu chargé d’histoire : la « Maison d’Ettehadieh » à Téhéran (Iran)

Akaran Architects rénove un ensemble de batiment vieux de 150 ans

Maison d'Ettehadieh Après rénovation © Arash Rezvani

Septembre 2022

La Maison d’Ettehadieh rénovée pour une nouvelle vie

 

La Maison d’Ettehadieh, restaurée par Ákaran Architects, est un ensemble de bâtiments et de cours intérieures qui a vu le jour il y a environ 150 ans. C’est une prouesse à la fois architecturale et urbaine reflétant un chapitre de l’ancien Téhéran et de ses habitants ; un véritable exemple de poésie architecturale spatio-temporelle.

Maison d’Ettehadieh Avant rénovation © M Tayaran

Réparti sur 9 000 mètres carrés, situé au cœur de l’avenue Laleh-Zar à Téhéran, ce site historique raconte l’histoire de la famille Ettehadieh qui a déménagé de sa ville natale de Tabriz il y a environ 105 ans. Pendant les 50 années précédant leur déménagement, la propriété appartenait alors à Amin-ol-Sultan, trésorier du Shah de Qajar, et était utilisée par la famille royale pour accueillir les invités étrangers au palais et les divertir. Le manoir principal ou «Emaarat» était autrefois la résidence principale d’Amin-ol-Sultan.

Au fur et à mesure que la famille s’agrandissait, de nouvelles maisons étaient ajoutées pour les nouveaux membres de la famille Ettehadieh. De par son emplacement stratégique entre les avenues Ferdowsi et Lalehzar, deux routes majeures de l’ancien Téhéran, la propriété a également été au cœur de certains mouvements politiques, rassemblements et révoltes.

Maison d’Ettehadieh Après rénovation © Parham Taghioff

La majeure partie des bâtiments date de la période Pahlavi. Il existe également des preuves (y compris des photographies en vue aérienne) qui nous laissent à penser que le site était en excellent état de conservation et même à son apogée dans les années 1940. Plus tard dans les années 1970, la maison est devenue le plateau de tournage de la célèbre série iranienne « Mon cher oncle Napoléon« , inspirée d’un roman comique illustrant différents clichés concernant des personnages iraniens. Depuis lors, la maison est communément appelée « la maison de l’oncle Napoléon ».

La révolution islamique de 1979 a mis fin à l’identité culturelle et au romantisme de l’avenue Lalehzar, la transformant en une rue de vente de matériel électronique et a laissé la maison vide ; de nombreux membres de la famille ayant soit émigré, soit déménagé ailleurs.

Patrimoine et identité culturelle :

Maison d’Ettehadieh Après rénovation © Arash Rezvani

Du fait de son identité unique et de tous les évènements qu’elle a traversés, La Maison d’Ettehadieh a acquis une importance patrimoniale majeure. Elle a été rachetée pour être restaurée et conservée en tant que bâtiment classé par la municipalité de Téhéran en 2013. L’objectif de Ákaran Architects était de restaurer le site pour en faire un lieu culturel d’accueil du public dans le cadre d’étapes préliminaires s’inscrivant dans un processus progressif visant à redonner à Lalehzar son ancienne identité culturelle ; un centre communautaire qui accueillerait une large éventail d’événements et d’activités.

La Maison d’Ettehadieh qui appartenait autrefois à une famille appartient désormais à la ville et a déjà redonné un certain goût au quartier qui l’entoure. Elle sert non seulement de destination nostalgique à visiter dans Téhéran, mais aura également pour objectif de servir pour la partie moins privilégiée de la communauté.

Maison d’Ettehadieh Avant rénovation © M Tayaran

Au tout début, le site était devenu une toile archéologique composée de différentes strates enfouies au fil du temps que les architectes devaient redécouvrir pour prendre de bonnes décisions tant pour la restauration des parties anciennes que pour la conception de nouvelles annexes. De nombreux débris et accrétions sans véritable valeur historique ont dû être enlevés pour rendre le site lisible. Il a été décidé que les principaux éléments de patrimoine tels que les travaux complexes de plâtre et de tuiles, les cheminées, les sols et les plafonds seraient conservés et restaurés dans leur état d’origine.

Le contraste d’un espace moderne immaculé et accueillant avec les anciens matériaux du site originel attire le public et le plonge dans un étrange sentiment d’appartenance et de sérénité. La composition très pure de l’intérieur est surprenante pour quelqu’un qui vient d’un site restauré dans son état d’origine d’il y a plus d’un siècle ; on a presque l’impression de voyager dans le temps puis d’être projeté dans le présent.

Maison d’Ettehadieh Après rénovation © Parham Taghioff

La pandémie de Covid-19 a empêché le projet d’être utilisé à sa juste valeur et l’a empêché de s’ouvrir entièrement au public. Cependant, le jardin, l’amphithéâtre et certaines galeries ont pu être utilisés pour organiser des rassemblements littéraires, des événements culturels et des conférences. Le Hozkhaneh, par exemple, a accueilli le musicien de renommée internationale Keyhan Kalhor pour un concert en ligne gratuit et de nombreuses projections de films pendant la pandémie.

Le site de 8640 mètres carrés dispose de trois entrées, une sur Lalehzar, une sur Ferdowsi Avenue (Honar close) et une sur Barbad alley (qui abritait la Société des Arts de Barbad d’où le théâtre de Téhéran a débuté), ce qui le rend très accessible.

Maison d’Ettehadieh Après rénovation © Parham Taghioff

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© V2COM

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