5 Mai 2021
Commémoration ou Célébrations : en tous cas la France se doit de rendre hommage à l’Empereur, en ce jour du 200éme anniversaire de sa mort
Napoléon, le général, le premier consul, l’empereur, mais aussi le mythe, le personnage de légende façonné, rêvé: une foison d’expositions est fin prête pour éclairer sous différents regards, historique, militaire, contemporain, critique ou admiratif la mémoire du fabuleux Corse.
Et avec la réouverture des musées prévus le 19 mai, ces expositions vont enfin pouvoir accueillir le public en jauge limitée.
« Ce mélange de gloire, de conquêtes, de défaites, de drames, de guerre, fait partie de nous » la Grande Halle de la Villette présente à partir du 28 mai une fresque, des années d’apprentissage militaire à la mort le 5 mai 1821. Un « biopic » qui montre à quel point les Français, leurs institutions et les Européens ont été imprégnés par la figure de Napoléon, soulignent Chris Dercon et Didier Fusillier, présidents de la Réunion des musées nationaux (RMN) et de la Grande Halle.
L’exposition veut apporter une vision équilibrée, qui « rappelle les jambes politiques et culturelles, mais aussi les erreurs » d’un personnage à facettes: du jeune « général vendémiaire » de 1795 au « Soleil d’Austerlitz » en 1805, jusqu’à à « l’Aigle » déchu parti en exil à Saint-Hélène.
Des reconstitutions évoquent les 15 années de vie de cour qui marquèrent les arts décoratifs. Un salon montre l’évolution du style à l’apogée de l’Empire et le public découvrira salle du trône, vêtements d’apparat, armes, décorations, porcelaines jusqu’à une monumentale voiture commandée pour son mariage avec Marie-Louise d’Autriche.
Loin des apparats et des victoires militaires, un espace spécifique est réservé au rétablissement de l’esclavage en 1802, conçu par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage.
L’imaginaire populaire :
Le Musée de l’armée a choisi de porter son attention sur les représentations fantasmées au fil des décennies après sa mort. « Napoléon n’est plus » l’exposition co-organisée avec la Fondation Napoléon et qui ouvre rapidement à une date encore inconnue, rappelle que son décès fut assimilé à un martyr christique. Sa tombe à Saint-Hélène deviendra lieu de pèlerinage. Et les peintres s’emparent du mythe dans un débordement de pathos.
Inventée par le collectif « La Méduse« , une installation interactive pointe les nombreuses références inconscientes qu’évoque son simple nom: sur un grand papier peint dessiné, le mouvement du visiteur fait apparaître noms de rue, publicités, images de livres d’histoire, etc.
Toujours au Musée de l’armée, les artistes ont été invités à revisiter cette figure, d’Adel Abdessemed à Yan Pei-Ming. Une trentaine exercent leurs regards sur la mégalomanie de l’Empereur, son passage à Moscou, la révolte anti-esclavagiste aux Antilles, etc.
Dans la Cour d’honneur des Invalides, « La dernière salve » de Jean-Claude Brisville, joute verbale entre Napoléon à Sainte-Hélène et son geôlier, Lord Hudson Lowe, sera jouée en juin. Pendant l’été, dans le cadre de la « Nuit aux Invalides« , un spectacle de Bruno Seillier, « Napoléon, l’envol de l’Aigle »
Hors norme :
Le Mobilier National a choisi en septembre aux Gobelins d’évoquer les « Palais disparus » que l’empereur a habités. Napoléon savait l’importance politique et économique de l’ameublement des résidences impériales. Son choix de s’installer dans les anciennes demeures des rois relevait d’une stratégie: réunir les élites dans une cour et imposer le « Grand Empire » en Europe. Quelques 350 pièces, meubles, bronzes, tapisseries en témoigneront.
Au Château de Fontainebleau, où il a effectué une dizaine de séjours, seront confrontés au système impérial, raconté dans les salles permanentes du Musée Napoléon, et la vie de famille, présentée dans les appartements privés.
Ici et là, petites ou grandes, liées à un bref épisode, à un simple passage dans un lieu ou à une période charnière, de nouvelles expositions continuent d’être annoncées, de la Monnaie de Paris aux Archives nationales, de sa ville de naissance Ajaccio à la Belgique, de Nice à Rueil, dans ce château de Malmaison où Joséphine et Bonaparte habitèrent jusqu’en 1804. L’offre est à la mesure d’un destin hors normes.
Sur les Traces de Napoléon au Château de Versailles :
L’année 2021 commémore le bicentenaire de la mort de Napoléon à Sainte-Hélène. Le château de Versailles propose, à cette occasion, une offre de visite élargie. En effet, si beaucoup l’ignorent, Napoléon occupe une place importante dans l’histoire du domaine et lors de la transformation de l’ancienne résidence royale en musée au XIXe siècle. Aujourd’hui, le château de Versailles abrite la plus grande collection iconographique au monde consacrée à la saga napoléonienne ; le public est invité à la redécouvrir.
Napoléon et Versailles, une histoire en deux temps
Même s’il n’a jamais utilisé le château de Versailles comme un palais impérial à part entière, Napoléon s’en est préoccupé tout au long de son règne. Il est le premier artisan de la « reprise en main » de l’ancienne résidence royale depuis la Révolution et fait du domaine de Trianon l’une de ses résidences de campagne.
Plus tard, au XIXe siècle, lorsque Louis-Philippe décide de créer au château de Versailles le musée « dédié à toutes les gloires de la France », il choisit d’y consacrer une grande place à l’épopée napoléonienne et rassemble de nombreuses œuvres commandées par Napoléon, durant son règne. Le château de Versailles abrite donc aujourd’hui la plus importante collection de tableaux historiques et portraits, commandés par l’Empereur pour sa propre communication entre 1799 et 1815. Ancré dans la mémoire collective depuis deux siècles, mais largement méconnu du public, cet ensemble exceptionnel doit être redécouvert.
Un parcours « Napoléon »
Au Château, le public pourra découvrir l’attique Chimay, nouvellement restauré et dont l’accrochage a été entièrement repensé, ou encore des ensembles iconographiques emblématiques comme la salle du Sacre, ou les salles Empire. Dans le domaine de Trianon, le parcours se poursuit avec les espaces, plus intimes, de vie et de travail de Napoléon et de sa famille. Enfin, dans la galerie des Carrosses, sont présentées les berlines du cortège du second mariage impérial.
De nombreuses visites guidées permettront aux visiteurs d’accéder, dans des conditions privilégiées, à ces lieux et à ces œuvres souvent méconnus.
Les expositions en 2021
En cette année anniversaire, le château de Versailles prête plus d’une centaine d’œuvres (tableaux, sculptures, mobilier, objets d’art, carrosses, etc…) aux institutions organisant des expositions liées à Napoléon. Il est notamment le grand prêteur de l’exposition événement Napoléon à la Grande Halle de la Villette.
Le rayonnement des collections napoléoniennes du château de Versailles, permet par une politique de prêts volontariste, de poursuivre la politique engagée depuis plusieurs années par l’Établissement, pour mieux faire connaître cette facette de son histoire et de son patrimoine.
Billetterie et programme complet : www.chateauversailles.fr
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