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Actu People : Michel Piccoli clap de fin à 94 ans suite à un accident cérébral

Michel Piccoli, le charme discret d’une antistar nous a quitté ce jour

Michel Piccoli, au Festival de Cannes 2014 © AFP PHOTO - ALBERTO PIZZOLII

«Michel Piccoli s’est éteint le 12 mai dans les bras de sa femme Ludivine et de ses jeunes enfants Inord et Missia, des suites d’un accident cérébral», indique le communiqué de la famille transmis à l’AFP par Gilles Jacob, ami de l’acteur et ancien président du Festival de Cannes.

 

L’acteur français Michel Piccoli, nous a quitté ce jour à 94 ans, après une carrière étonnante marquée par des choix audacieux, du séducteur troublant du « Mépris » au provocateur de « La Grande Bouffe ».

« Je suis un vieil homme à la mémoire trouée », a confié ce grand pudique dans un livre d’entretiens avec l’ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob (« J’ai vécu dans mes rêves », éditions Grasset). Il y raconte son angoisse de ne plus pouvoir travailler: « On voudrait que ça ne s’arrête jamais et cela va s’arrêter (…) c’est très difficile » .

On l’a vu, droit comme un i, dominant l’assemblée de sa stature, telle la statue du commandeur dans « Don Juan ou le festin de pierre », ce téléfilm à succès où il tenait le rôle titre, suivi à la télévision en 1965 par 12 millions de téléspectateurs.

Renoir, Resnais, Demy, Melville, Bunuel, Godard, Hitchcock, Ferreri : Michel Piccoli a tourné avec les plus grands, mais n’a cessé de découvrir, de s’engager avec de jeunes auteurs avant de se lancer lui-même dans la mise en scène, à 70 ans.

Grand, brun, sourcils broussailleux, voix qui tonne ou ensorcelle, ce personnage énigmatique, discret sur sa vie privée, s’est « régalé à jouer l’extravagance ou les délires les plus troubles, à casser (son) image« .

A 20 ans, il plonge dans l’effervescence de Saint-Germain-des-Prés, rencontre Sartre, Boris Vian, Juliette Gréco – qu’il épousera en 1966. « Un jour, elle m’a dit : « Va-t-en. » Presque de cette façon. Cela été douloureux, de mon côté en tout cas », confiera-t-il.

Portrait de l’acteur français Michel Piccoli pris lors de la répétition de la pièce de théâtre « Le Misanthrope » de Molière au Théâtre de la ville, le 29 septembre 1969, à Paris.

Un stylo qui n’a plus d’encre :

Il est un temps compagnon de route du Parti communiste français. Un engagement à gauche qu’il n’a jamais renié, affichant son soutien à François Mitterrand en 1981, puis à Ségolène Royal en 2007.

C’est « Le Mépris » de Jean-Luc Godard (1963) avec Brigitte Bardot qui le révèle au grand public. « A ce moment-là, au début des années 1960, je n’existais pas, j’étais un jeune acteur peu connu » , rappelle-t-il dans son livre.

« Ce film m’a donné parmi les plus beaux moments que j’ai pu vivre avec mon réalisateur et mes partenaires. Tous, Fritz Lang (acteur dans le film), Bardot, l’équipe des techniciens, nous travaillions dans la joie, mais aussi avec une sévérité exceptionnelle. Il est rare qu’un film suscite à la fois autant de joie et de concentration3 .

Il tourne ensuite plus de 150 films, incarnant même un pape torturé par la peur de ne pas être à la hauteur dans « Habemus Papam » de Nanni Moretti (2011), tout en poursuivant une carrière au théâtre, où il est dirigé notamment par Peter Brook et Patrice Chéreau.

Parmi ses réalisateurs fétiches figurent Bunuel (« Le journal d’une femme de chambre », « Belle de jour », « La voie lactée », « Le charme discret de la bourgeoisie ») et Claude Sautet (« Les choses de la vie », « Max et les ferrailleurs », « César et Rosalie »).

Michel Piccoli Le réalisateur italien Marco Ferreri (à droite) pose avec les acteurs de son film La Grande Bouffe, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Ugo Tognazzi et Andrea Ferreol, après la projection du film à Cannes, le 21 mai 1973 © AFP PHOTO

Son refus des plans de carrière, son côté « antistar » l’amènent à tourner des films d’auteur, avec Leos Carax, Jean-Claude Brisseau, Jacques Doillon. En 1990, il campe avec gourmandise un personnage de grand bourgeois fantasque dans « Milou en mai » de Louis Malle.

Sa plus grande crainte? « Etre prétentieux. » Il cite comme modèle Marcello Mastroiani. « Il l’a dit souvent devant moi : être acteur? Il n’y a pas besoin de se gargariser, il n’y a qu’à faire et puis voilà. »

« Faire » est devenu plus difficile avec l’âge et la mémoire qui flanche : « Je suis comme un stylo qui n’a plus d’encre, et je me mets à râler comme un fou: où est mon encre ? »

Sincères condoléances à son épouse sa famille et ses proches.

« avec AFP-Relaxnews » © doc-mpf/prh/jcc/sl – AFP

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